Histoire littéraire
-
-
De toute l’œuvre de l’humaniste écossais Georges Buchanan, la paraphrase poétique des psaumes de David a reçu la plus grande attention de son auteur, qui en a fait le travail d’une vie. Extraordinaire par l’habileté et la variété métriques, ainsi que par l’intelligente fidélité au texte sacré, ce chef-d’œuvre est à la fois un discours de dévotion chrétienne, bâti sur l’érudition théologique, et une excellente illustration de la poésie néo-latine, démontrant un talent po©tique du premier rang et une appréciation sensible des auteurs classiques.
Roger Green donne l’édition critique du texte intégral de la paraphrase, une traduction anglaise totalement nouvelle et un commentaire concis, mais circonstancié notamment ur les questions que pose chaque poème. Son introduction examine inter alia les procédés de composition, l’histoire de la publication des psaumes versifiés, la vie de Buchanan et les conséquences de l’Inquisition portugaise, l’héritage classique dans sa poésie comme sa réception à travers l’Europe, durant quatre siècles.
-
-
-
SOMMAIRE
- Sommaire
- Éditorial
- L’Apparition du livre et l’histoire du livre en Italie, par Mario Infelise
- Appendre le métier d’historien : correspondance inédite adressée par Lucien Febvre à Henri-Jean Martin, 1952-1956, édition par Frédéric Barbier
LE PARATEXTE, dossier préparé par Françoise Waquet
- Introduction, par Françoise Waquet
- Les « pages de titre » des manuscrits coraniques, par François Déroche
- Nel laboratorio du Ulisse Aldrovandi : un indice manoscritto di lettura in un volume stampa, par Maria Gioia Tavoni (avec résumé en français)
- Le monde dans le livre, le livre dans le monde : au-delà du paratexte. Sur le privilège de librairie dans la France du XVIIIe siècle, par Nicolas Schapira
- Les légendes des illustrations comme genre littéraire, par Michel Melot
- Les vingt-huit mille six cent soixante-dix figures du Traité de zoologie du professeur Grasse : histoire de la fabrication d’un paratexte (1948-1999), par François K. Jouffroy
- Les préfaces de la Bible de Port-Royal : essai de formation d’un nouveau lecteur, entre spiritualité médiévale et raison cartésienne, par Bernard Chédozeau
- Il tipografo nel paratesto : identità, pubblicità, celebrità, par Anna Giulia Cavagna (avec résum© français)
- Le paratexte et l’identité des collections littéraires, 1830-1860, par Isabelle Olivero
ÉTUDES D’HISTOIRE DU LIVRE
- Pages arrachées du livre de Satan… Quelques réflexions sur le combat des bibliophobes et des bibliophiles dansrl’Espagne du XVIe siècle, par François Géal
- Aux sources iconographiques des Figures de la Bible troyenne, par Marie-Dominique Leclerc
- Gabriel Naudé, entre bibliothèque docte et cabinet de curiosités, par Sara Decoster
- Une comparaison Trans-Manche : les gens du livre en Basse-Normandie et dans le sud-ouest de l’Angleterre au XVIIIe siècle, par Ian Maxted
- Le livre idéal dans l’Europe de 1900 : essais préraphaélites autour de l’Ut pictura poesis, par Florence Alibert
LIVRES, TRAVAUX ET RENCONTRES
- Histoire du livre et histoire des idées : à propos d’une collection universitaire, par István Monok
Colloques et séminaires
- Le colloque « L’écrivain et l’imprimeur » : une étape marquante de la recherche, par Frédéric Barbier
- Dialogue Amériques-Ibérie-France : le IIe Séminaire brésilien « Livre et histoire éditoriale », par Marisa Midori Deaecto
Comptes rendus
- Cinquante ans d’histoire du livre (Olivier Grellety-Bosviel)
- Sur la librairie de la Renaissance dans les « anciens Pays-Bas » (Frédéric Barbier)
- The Books of Venise – Il libro Veneziano (Raphaële Mouren)
- Lyse Schwarzfuchs, L’Hébreu dans le livre lyonnais au XVIe siècle (Juliette Guilbaud)
- Titres sur le monde anglo-saxon (Marie-Françoise Cachin, Diana Cooper-Richet, Isabelle Olivero, Claire Parfait)
- Allemagne et pays d’Europe centrale et orientale (Frédéric Barbier, Juliette Guilbaud, Claire Madl, Isvan Monok)
- A propos des Lumières et de la librairie des Lumières (Wallace Kirsop, Emmanuelle Chapron, Sheza Moledina)
- La Pédagogie par l’image en France et au Japon (Michel Melot)
- Centenaire de La NRF. Jacques Rivière (Frédéric Barbier)
- Robert Maumet, ‘Au Midi des Livres’ (Jean-Yves Mollier)
-
Que se passe-t-il pendant un monologue d’Hamlet ou pendant les stances de Rodrigue ? Que fait un personnage une fois seul en scène ? En considérant le vaste champ du théâtre européen au seuil de la modernité, ce livre propose une approche inédite de ces questions. Car le monologue a une histoire et la fin de la Renaissance et l’âge baroque en est l’un des épisodes fondateurs. Des œuvres théâtrales aux traités théoriques et aux dictionnaires, il s’affirme comme un procédé dramatique spécifique, avec ses formes et ses enjeux propres. Reconstituer la poétique du monologue baroque, en tenant compte des principes esthétiques qui en régissent la composition et des modalités concrètes de la représentation, conduit à remettre en question le caractère anti-dramatique souvent associé à la forme monologuée : loin d’être nécessairement une pause dans l’action, cette convention énonciative construit le rapport du spectateur à la fiction, dessine la topographie scénique et se donne comme un vecteur essentiel de l’efficacité dramatique. Surtout, le monologue devient alors un point d’ancrage d’une nouvelle dramaturgie de l’intériorité : non pas sur le mode de la révélation ou de l’expression sans médiation d’un « moi », mais sur celui de la dramatisation d’une identité ou de la représentation d’une subjectivité en acte. Au prisme de ce déplacement des termes de l’analyse, l’histoire de la représentation théâtrale rejoint une histoire des représentations et reprend à nouveaux frais la question du sujet moderne.
-
Jean Golein occupe une place tout à fait particulière aussi bien dans l’histoire des traductions du XIVe siècle, profondément marquée par le règne de Charles V, que dans l’histoire des idées de l’époque. Désormais, une réflexion sur les principes culturels, religieux et politiques devient courante non seulement dans les prologues des traducteurs, mais aussi dans les digressions de type divers qui se manifestent dans le corps même des traductions commanditées par Charles V. Un nouvel humanisme est en train de s’élaborer où religion et politique d’une part, culture et morale d’autre part convergent singulièrement vers une notion jusqu’alors peu exploitée, l’éthique politique. Grâce à Jean Golein, traducteur du Rationale divinorum officiorum de Guillaume Durand, sans doute achevé dès 1286, l’humanisme prend, vers les années 1371-1374, une tournure nouvelle, et ce particulièrement à l’instigation de Charles V lui-même, dans la mesure où il s’agit de transposer en langue vernaculaire, et avant tout pour le roi, un manuel de liturgie raisonnée dans une perspective allégorique et symbolique : c’est la première transposition de ce genre en langue française. Une telle entreprise n’est pas sans conséquence sur l’histoire de la langue, puisque Jean Golein, avec un minimum de néologismes, réussit à rendre en français des concepts qui, jusqu’alors, n’étaient exposés et analysés qu’en langue latine. Le commentaire qui accompagne l’éditon du Racional des divins offices, ainsi que celle des Prologues et du Traité du sacré, montrera à quel point Golein se pose en défenseur de la monarchie de Charles V.
-
Ce volume, comme celui qui paraîtra en 2011 sur « Les écrivains français devant les Amériques », s’inscrit dans la suite du récent colloque de l’ADIREL (mars 2008 en Sorbonne), dont les actes ont constitué le volume XXII de la série des TL : La Littérature française au croisement des cultures. Il explore un champ qui y avait été abordé de manière insuffisante, surtout si l’on considère l’importance de la question arabe – limitée ici, comme il se doit, à ses composantes littéraires – dans le monde moderne.
Ralph Heyndels, Variations sur un mirage
I - Émerveillements, échanges et malentendus
Michelle R. Warren, La Chanson de Roland et l’objet « arabe »; Jean-Claude Vallecalle, Réinventer l’Autre : l’image du monde arabe dans l’épopée franco-italienne du XIVe siècle; Edith Karagiannis-Mazeaud, Images du monde arabe dans les relations de voyage de Pierre Belon et d’André Thevet; Marie-Christine Gomez-Géraud, Arabe et Arabie : enquête sur les récits des pèlerins à Jérusalem (1550-1615); Christian Zonza, Les Mémoires du capitaine Foucques : un « témoignage-avertissement » à l’adresse du roi; Anne Duprat, Politiques barbaresques : les états corsaires d’Afrique du Nord dans la littérature française du XVIIe siècle; Alia Baccar, La représentation des Arabes chez Mme de Lafayette; Suzanne Guellouz, Une fiction qui fait l’histoire : la Relation historique et galante de l’invasion de l’Espagne par les Arabes de Baudot de Juilly (1699); Aur©lie Gérard, Dom Calmet (1672-1757) et le monde arabe : une tolérance ambiguë; Laurent Versini, Montesquieu face au monde musulman : une remise à jour; Béatrice Didier, L’article « Mahométisme » de l’Encyclopédie; Émilie Klene, Loin des chameurs de serpents : le Voyage dans l’Empire de Maroc de Jean Potocki.
II - Rencontres fascinées, appropriations et conversions
onstantin Makris, Le « Voyage de Tunis » de Chateaubriand : séjour désenchanté sur les terres de Barbarie et pèlerinage méditatif à Carthage; Daniel S. Larangé, L’initiation libanaise de Gérard de Nerval. Voyage mystique dans « Druses et Maronites »; Françoise Gaillard, Un libéral pris dans ses contradictions, Tocqueville et l’Algérie; Jacques Noiray, Expériences du grotesque : l’image du monde arabe dans la correspondance et les carnets de voyage de Flaubert
Pierre Brunel, Rimbaud-Arabie; Guy Galazka, L’ombre du Dôme du Rocher, voyageurs français en Terre sainte au XIXe siècle; Slimane Lamnaoui, Limage du Maroc dans la littérature de voyage de la fin du XIXe siècle aux années trente : un visage de l’altérité arabe; Raïd Zaraket-Belabed, De l’Algérianisme à l’école d’Alger, l’évolution de l’idée d’algérianité; HélèneTatsopoulos, La passion algérienne selon Jules Roy et Jean Pélégri; Farid Laroussi, Séductions : lettres françaises et monde arabe dans le XXe siècle colonial et post-colonial.
III - Enjeux poétiques, séductions et représentations
David Ellison, André Gide et le monde arabe; Jacques Isolery, Les rendez-vous de l’âme et le dialogue renaissant, François Augiéras et le monde arabe; Agnès Spiquel, Albert Camus parle des Arabes; Jérôme Neutres, Le « rêve flottant au-dessus du monde arabe » de Jean Genet; Ève de Dampierre, Michel Butor en Égypte : un poète aveuglé et visionnaire; Rita El Khayat, D’une hypothétique littérature féminine maghrébine et arabe, de l’Académie française et d’Assia Djebar; Mireille Rosello, Écriture inséparabe : Hélène Cixous; Gaëtan Brulotte, Le monde arabe dans l’œuvre de Le Clézio.
Index des noms d’auteurs
-
-
Les écrivains romantiques sont confrontés à un double défi : maintenir intact, dans un monde toujours plus rationaliste mais en mal de sacré, la possibilité de l’enchantement, tout en offrant à des lecteurs avides de nouveauté un merveilleux sp©cifiquement moderne. Dumas relève ce défi en s’emparant de mythes contemporains comme le progrès illimité de la Science, la toute-puissance de l’Argent ou le charme de l’Ailleurs ; il modèle de façon décisive la figure du surhomme et il arpnte le terrain encore largement inexploré des états psychiques hors normes. Jouant un rôle central dans l’efficacité du récit, le merveilleux n’a pas seulement pour but de captiver le lecteur, il tend aussi à l’instruire et à l’émanciper : en ressuscitant magiquement une Histoire dont il dévoile le sens politique, et en créant un légendaire visant à célébrer et à fonder, Dumas guide son lecteur vers une société idéale que les pouvoirs prophétiques du surhomme font surgir ici et maintenant. Si l’œuvre dumasienne permet ainsi de renouveler l’approche du merveilleux, à une époque où il connaît de profondes mutations, réciproquement, cette catégorie littéraire met en lumière la cohérence et la complexité d’une œuvre de tout premier plan.
Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, agrégée de Lettres modernes et docteur en Littérature française, Julie Anselmini est maître de conférences à l’Université de Caen. Elle publie ici son premier ouvrage.